Ailleurs
- Mar 19, 20Un déplacement professionnel en février 2020 fut l’occasion unique de prolonger un séjour à la découverte de la Nouvelle-Zélande. La saison, correspondante à la fin de l’été, était propice. Nous sommes partis à l’aventure dans l’île du sud au cours d’un road de trip de 8 jours et 2000 km. Un itinéraire classique qui nous a conduits à Christchurch, Wanaka, Queenstown, au Mont Cook et au lac Tekapo. Un programme un brin trop ambitieux pour pouvoir profiter pleinement de l’incroyable diversité des paysages. Jour 1 De Christchurch à Glentunnel On récupère notre camper van à l’aéroport de Christchurch en fin de journée. Il s’agit d’une sorte de grand monospace avec une couchette dépliable et une table amovible à installer sous le hayon pour y poser réchaud et jerricane. C’est minimaliste mais il s’est révélé très pratique à l’usage. Après avoir fait le plein de courses à Christchurch, nous quittons la ville afin de nous avancer en prévision de la route qui nous attend demain. On décide de s’arrêter dans un premier camping gratuit au nord de Glentunnel. Une petite astuce, la chaine de supermarchés New World propose une carte de fidélité gratuite pour les voyageurs avec réduction immédiate de 10%. Il suffit de la demander en caisse. Jour 2 Arthur’s Pass National Park Au petit jour, nous partons ensuite vers la côte est le long de la Great Alpine Highway n°73 qui traverse le Arthur’ pass National Park. À peine sortis de la ville, la route fraye son chemin au milieu de grandes collines à la végétation rases et de plaines arides d’herbes jaunes. C’est sauvage, désertique et nous sommes déjà émerveillés. La route est calme même si on croise beaucoup de camions qui transportent du bois et du lait, à l’image de l’activité économique du pays. On s’arrête en route à Castle Hill. La route est dominée par un impressionnant enchevêtrement de gros rochers lisses et gris, sorte d’énormes menhirs perdus au milieu de la plaine. On se balade entre les grosses pierres et on profite du panorama au sommet. Plus loin, on aperçoit des grimpeurs qui s’essaient aux blocs d’escalade. Une superbe halte. La route est jalonnée d’autres points d’intérêts comme des grottes, des chutes d’eau et le viaduc d’Otira mais nous ne prenons pas le temps de nous y arrêter car nous sommes déjà suffisamment accaparés par les paysages qui nous entourent et en particulier au passage du col. Ciel bleu, plaine jaune, bitume noire nous rappellent les paysages du Texas. En fin de journée et après plus de 380 km (c’est trop et l’étape gagnerait à être raccourcie) nous nous installons dans l’un des terrains mis à disposition gratuitement des campeurs au bord d’une agréable rivière. On s’y retrouve entre campeurs et vanlifers, comme ce soir avec des français qui se regroupent autour d’une pétanque. Il ne faut pas arriver trop tard, mais tant qu’ils sont gratuits, c’est une bonne solution pour passer la nuit en sécurité et ne pas prendre le risque de se faire déloger en pleine nuit par les Rangers. À l’inverse les campings officiels sont plus onéreux. Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces campings sur l’application mobile Campermate, gratuite et très simple d’utilisation. Elle vous géolocalise (même en hors ligne) et vous indique les terrains de campings à proximité, divisés en 3 catégories : les campings publics gérés par les parcs nationaux et le gouvernement (payant), les campings privés (payant et souvent plus chers que les publics) et les campings gratuits, mis à disposition de tous, que vous soyez self-contained ou non car ils disposent tous de sanitaires. Toutefois, restez vigilant et vérifiez quand même dans la description de chaque camping. La règle pour les vans non self-contained étant de toujours s’installer sur des airs de campings avec sanitaires. Pour les vans self-contained, vous êtes plus libre de vous installer où bon vous semble du moment que vous êtes dans une zone « free-camping ». À proximité de certains sites protégés et/ou touristiques, des panneaux sur le bord de la route indique une zone de « no camping ». Pour rappel, vous risquez une amende de 200 NZD. Vous voilà prévenu.
- Mar 29, 20La route n°8 continue de nous émerveiller alors que nous atteignons le lac Pukaki: Au premier plan un lac immense d’un bleu turquoise intense tandis que les montagnes du Mont Cook sont encore visibles à l’horizon. Jour 7 Randonnée jusqu’à l’observatoire du Mont John Nous arrivons rapidement au lac Tekapo où nous pouvons nous ravitailler. Une sorte de ville s’est improvisée à l’une des extrémités du lac: baraquements en construction, hôtels et centre aquatique: c’est très moche et nous abandonnons rapidement le van pour nous engager sur un sentier au pied du Mont John. Le cadre est époustouflant. Il s’agit sans doute du moment le plus impressionnant du séjour. Au-delà la beauté formelle du lieu, nous n’avons jamais vu un tel paysage. Le sentier est bordé d’herbes jaunes vifs et longe un immense lac d’un bleu un peu laiteux et turquoise. La couleur semble irréelle. Les nuages qui défilent rapidement forment des ombres mouvantes sur la surface calme de l’eau. À l’horizon de grandes montagnes arides encerclent le lac. La piste est peu fréquentée ce qui ajoute à la magie du lieu. Tandis que le chemin s’élève au-dessus du lac et que l’horizon s’élargit, nous sommes fascinés par la splendeur environnante. Sur le retour on fera une courte halte à la chapelle du Bon-Berger au bord de l’eau, mais avec un parking devant et des cars de touristes, l’endroit n’a pas pas grand charme. Jour 8 De retour à Christchurch En route vers Christchurch nous traversons la ville de Geraldine. La bourgade semble dater de la dernière ruée vers l’or avec ses maisons aux façades en bois peints, ses vitrines de magasins un peu démodés, ses trottoirs couverts. Petite ambiance de Far West et des bleds du Texas. Nous faisons un détour par le Hakatere Conservation Park pour aller voir le lac de Clearwater. Le vent se lève et le ciel se teinte de gris tandis que nous nous engageons sur une piste perdue au milieu de la plaine. Au bout de la piste nous tombons sur un ensemble de maisons secondaires désertées autour du lac à cette saison. L’ambiance est désolée et fantomatique. Le lac et les collines balayés par le vent sont tristes. Ce n’est pas sans charme mais surement plus attrayant avec du beau temps. Diverses balades à faire aux alentours. De retour à Christchurch nous ignorons le centre-ville pour nous promener du côté de la Governeur Bay, au sud. Nous empruntons la route sinueuse du col Dyer pour atteindre Lyttelton. Maisons huppées et cabriolets foufous qui nous doublent. Les premiers colons ont jeté l’ancre dans cette baie vers 1840. Les marchandises étaient ensuite transportées à dos d’âne sur le chemin très raide de “Bridle path” qui rappelle qu’il fallait tirer la bride des baudets. Aujourd’hui un tunnel traverse la montagne pour acheminer les conteneurs du port vers la ville. La piste n’est pas très intéressante. Même si elle offre une belle vue sur la baie, le chemin domine aussi le port et les infrastructures gazières. Sur la crête, les premières gouttes apparaissent et nous nous mettons à l’abri de l’observatoire du Red Rock Café. D’un côté la baie de Lyttelton et de l’autre Christchurch.
- Mar 29, 20Nous reprenons la route vers le Nord Est. L’itinéraire s’éloigne des montagnes et nous traversons de grandes plaines agricoles. La plupart sont d’immenses pâtures pour les vaches et les moutons. Les prairies vertes, abondamment irrigués avec des pivots aux ponts métalliques gigantesques, contrastent avec les parcelles voisines, jaunies par l’été. Nous voyons aussi de grands vergers de cerisiers mais pas de kiwis. Nous achetons en route quelques fruits chez le producteur mais nous arrivons trop tard pour visiter une fromagerie. Jour 6 Randonnée à la Mueller Hut Au petit matin, le soleil qui se lève sur la plaine embrumée, nous offre un spectacle magnifique alors que nous faisons route vers le mont Cook. Les sommets enneigés apparaissent tout d’un coup à l’horizon et nous ne pouvons pas le quitter des yeux tandis que nous nous approchons. Il domine majestueusement la vallée du haut de ses 3724 m, point culminant de la Nouvelle-Zélande. Après nous être rapidement installé au camping de White Horse Hill au bout de la vallée nous nous engageons vers la cabane Mueller. Les 1400 m de dénivelé sont exigeants mais la vue sur les glaciers qui nous entourent est motivante. Le chemin devient même technique lorsqu’il s’agit de se frayer un passage à travers les éboulis ou les gros rochers mais les conditions météo sont excellentes et l’itinéraire est très fréquenté. Le refuge n’a rien d’extraordinaire mais le panorama autour l’est! Au-delà du Mont Cook, c’est tout un arc de haute montagne où s’accroche un glacier que nous contemplons. Seul le craquement des séracs vient troubler la sérénité du lieu. Pas de douche au camping et celle du village d’Aoraki est prise d’assaut en fin de journée. Ça sera une douche à la bouteille en plastique dans un bosquet. Il y a beaucoup de monde au camping et les véhicules sont à coté les uns des autres mais les autres campeurs sont respectueux et silencieux. Nous célébrons la plus belle randonnée du voyage avec un verre de vin blanc Néo-Zélandais tandis que le ciel se teinte de rose et que le vent se lève. Jour 7 Randonnée à la Hooker Valley Le site est fabuleux et nous en profitons pour faire une autre balade dans la vallée qui conduit au lac Mueller. C’est un lac de glacier au pied de la moraine qui est triste et gris mais le chemin qui remonte le torrent est très sympa et facile d’accès. Il y a peu de dénivelé et 3 jolis ponts suspendus se succèdent. Il n’y a pas trop de monde le matin mais la lumière sur le mont Cook est à contre-jour. Pas de regret puisque le cône sommital est enveloppé de nuages.
- Mar 29, 20En route pour Queenstown, nous préférons la route n°8 qui passe à travers la montagne. L’itinéraire est à couper le souffle et en particulier lorsque nous atteignons le col d’où nous plongeons littéralement vers la plaine de Queenstown. Nous sommes alors plus haut que les avions de ligne qui s’engagent vers l’aéroport en contrebas. Jour 4 Queenstown La ville de Queenstown s’étale sur les contreforts des collines autour du lac Wakatipu. Il n’y a aucune unité architecturale et cela ressemble plus une cité balnéaire nouvellement créée. La ville est plutôt moche et sert de base à de multiples activités comme le saut à l’élastique, le VTT de descente, et autres activités nautiques sur le lac. On en profite pour se ravitailler car les commerces sont rares en dehors des grandes villes. On trouve facilement des fruits et des légumes frais et les prix sont raisonnables. Dans les rayonnages, les produits transformés sont plutôt appétissants et se rapprochent des standards français ce qui est assez rares pour être signalés. Combien de fois avons-nous eu des difficultés à trouver de quoi faire à manger que ce soit aux Etat-Unis ou en Thaïlande. On se fait aussi un brin de toilette dans les sanitaires publiques super propres et gratuits. Le programme nous conduisait ensuite à Milford sound, un fjord difficile d’accès mais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous nous rendons compte en route que l’accès est restreint aux bus touristiques à la suite d’inondations qui ont endommagés la chaussée. Après avoir mis en balance l’attrait du lieu avec le temps pour y aller, la météo capricieuse et la perspective d’être contraint par un groupe, nous faisons demi-tour pour profiter plus longuement des alentours de Queenstown. Jour 5 Randonnée au Ben Lomond La randonnée pour le Ben Lomond part presque du centre-ville. La première partie en sous-bois est agréable. Les chemins sont super bien tracés et organisés pour permettre la cohabitation des randonneurs avec les vélos de descente qui sont nombreux ce matin-là. La balade est longue et exigeante mais quel spectacle grandiose au sommet. D’un côté le lac de Wakatipu et de l’autre les chaînes de montagne à perte de vue. C’est époustouflant.
- Mar 29, 20Nous poursuivons le périple le long de la côte vers le sud en direction de Haast. L’atmosphère marine bouleverse les paysages. La végétation devient luxuriante et forme des arches au-dessus de la route tandis que nous apercevons les reliefs du parc national du Mont Cook à travers les nuages. Jour 3 De Franz Joseph Glacier à Wanaka La météo se gâte sérieusement sur le parking qui mène au glacier Franz Joseph: brume et pluie nous dissuadent de nous lancer dans la balade. Il parait que c’est spectaculaire… Même constat sur la route et nous renonçons à nous arrêter aux points d’intérêts comme des points de vue sur des gorges abruptes ou des chutes d’eau. Le coin est populaire pour le survol des sommets en hélicoptère. Une attraction que l’on retrouvera souvent dans l’île du sud aux alentours des hauts massifs. Au-delà du coût, nous ne partageons pas cette manière d’observer ce qu’il reste des neiges éternelles. Plus loin sur la route, nous prenons un jeune allemand en stop. On croise de nombreux voyageurs solitaires qui viennent en Nouvelle-Zélande pour plusieurs mois et qui alternent entre petits boulots / woofing et voyage. Nous avons aussi doublés quelques cyclotouristes qui ont du courage le long des routes plutôt vallonnées, venteuses, pluvieuses et assez fréquentées. Le paysage se découvre brutalement lorsque nous arrivons aux lacs de Wanaka et de Hawea. La route surplombe les lacs pendant des kilomètres et offre une vue fantastique sur l’eau calme et bleue. À l’horizon, les chaînes de montagne plongent dans les lacs. On oublie alors immédiatement la frustration de notre matinée pluvieuse pour nous extasier devant ce paysage grandiose. Nous avions prévu d’aller randonner à Rob Roy glacier en fin de journée. Le départ de la balade est au bout d’une piste de 30 km. Un panneau indiquait que l’accès était fermé mais nous tentons notre chance avant de renoncer devant l’état de la piste et surtout la dégradation rapide de la météo. Le réseau routier principal est très bon dans toute l’île du sud. Il y a certes beaucoup de travaux qui ralentissent parfois la circulation mais qui témoignent de la volonté d’entretenir la chaussée. La limitation de vitesse est de 100 km/h et les véhicules plus lents cèdent volontiers le passage à ceux qui veulent avancer. En revanche, on se retrouve très souvent sur des pistes dès que l’on quitte la route principale. Elles sont propres et plates mais on roule prudemment en entendant la vaisselle cliqueter dans le coffre. Les locaux en 4×4 et même en semi-remorque y roulent à toute allure suivis d’un nuage de poussière. On prendra la confiance au fil du temps en se rendant compte que cela semble moins secouer à partir de 70 km/h. Quant au morceau de pare choc arrière qui a fini par se décrocher, cela n’a probablement rien à voir…. La piste de Rob Roy est coincée entre de belles falaises rocheuses dorées par les herbes folles et des pâturages de l’autre côté. Soudain un troupeau de biches envahit la piste à vive allure et nous barre la route. Nous distinguons derrière les éleveurs qui rabattent le troupeau … en 4×4 au milieu des champs. Dans le coffre des pick up les chiens aboient pour effrayer le troupeau. Sans doute ces chiens de berger ne courent ils pas assez vite pour circonscrire les cervidés! Cette scène nous a beaucoup impressionnés. Plus tard pendant le séjour nous verrons de nombreux élevages de biches. Finalement nous nous lançons dans l’ascension du Roy’s Peak, l’une des balades les plus populaires du coin. En attaquant à 16h30, le sentier est désert mais nous n’aurons pas le temps d’aller au sommet. Cela ne nous a pas empêché de profiter de la lumière de fin de journée qui dessine les contours du lac de Wanaka et les collines qui l’enserrent. Jour 4 Randonnée à Isthmus Peak Un peu frustrés par notre tentative au Roy’s Peak la veille, on se lance le lendemain de bonne heure à l’assaut de l’Ithmus peak, une randonnée similaire de l’autre côté du lac. Cet itinéraire est moins fréquenté et à fortiori lorsqu’il pleut avec des bourrasques de vent! Les nuages dansent entre les pics environnants et nous laissent deviner un panorama magnifique de lacs et de pentes herbeuses. On croisera quelques moutons sur le chemin qui se demandent ce que l’on fait là. Et on sera vraiment dégoutté de voir les nuages finalement disparaître une fois de retour au parking! C’est peu dire que nous quittons Wanaka avec un gros sentiment de frustration et avec la sensation de ne pas avoir pu saisir toute la beauté du lieu.
- Fév 15, 20En janvier 2020 nous partons avec nos parents pour quelques jours dans le nord-ouest de la Thaïlande à la découverte des alentours de Chiang Rai. Le coin n’est pas particulièrement recommandé aux voyageurs car la zone frontalière avec la Birmanie est connue pour ses passages de contrebande. Aussi nous nous sommes entourés d’un guide local pour un trek de 2 jours dans les montagnes. Notre guide nous avait été recommandé par un thaïlandais que nous avions rencontré lors de la balade au parc national de Phu Kradung. Il parlait relativement bien anglais et offrait un tarif que nous jugions correct. Au fil des heures cependant on apprend qu’il n’a pas emmené de groupe depuis 10 ans, que sa connaissance de l’itinéraire est limitée et que son humeur est fortement dépendante de sa consommation de marijuana! Il nous propose 2 itinéraires et ne se réjouit pas que nous insistions pour celui qui nous emmène randonner dans les sentiers de montagne. Il préférait évidemment nous balader en 4×4 d’un camps d’éléphants à des cascades en passant par des marchés artisanaux touristiques….Cependant comme la plupart des Thaïs, il est très gentil, cherche à bien faire et trouve toujours des solutions. On s’engage donc un peu à l’improviste en début d’après-midi sur un sentier qui monte au milieu des champs d’ananas sous un soleil accablant. Au passage, nous récupérons son assistant, prévenu seulement quelques minutes plus tôt. Il s’avérera être le véritable connaisseur de l’itinéraire et nous conduit d’un bon pas malgré une jambe raccourcie et le poids du sac contenant notre intendance. Quelle belle équipe! Au cours de la randonnée, on en apprend plus sur les Karens, l’ethnie dont fait partie notre guide. Cette région montagneuse de la Thaïlande abrite en effet plusieurs communautés reconnues par le gouvernement thaïlandais dites “peuples des montagnes” telles que les Lahus, les Akhas ou les H’mong. Difficiles pour nous de saisir les subtilités culturelles qui distinguent ces groupes qui vivent dans des villages de part et d’autre de la frontière avec le Myanmar. Ils partagent des rites, des vêtements et une langue distincte du Thaïlandais. La culture du riz, le bûcheronnage et le tissage sont les activités économiques principales. Ce que l’on a retenu c’est qu’ils ne font pas vraiment preuve d’une quelconque entraide entre eux. Notre guide n’a pas hésité par exemple à dénigrer le peuple Akha qu’il juge « moins évolué » et plus misogyne que les Karens. La suite du chemin est ombragée et le dénivelé est modéré. Nous avançons tranquillement sur de petits sentiers bordés de bambous. Notre route n’a été troublée que par le passage soudain d’hommes à moto. L’un deux avec un fusil en bandoulière ce qui n’a pas été pour nous rassurer… Dans les années 60, des partisans de Chiang Kaï-Chek repoussés en Birmanie par les armées de Mao Zedong à la fin de la guerre civile chinoise s’installent dans le triangle d’or, la région frontalière entre le Laos, la Thaïlande et la Birmanie avec le soutien du gouvernement thaï mais aussi américain. La culture du pavot est alors encouragée et la région se transforme en un haut lieu de la production d’opium qui devient le cœur de l’économie de ces ethnies. Sous la pression de la communauté internationale mais aussi à cause des ravages de la drogue sur les populations locales – celles-ci étant culturellement sensibles à la consommation de psychotropes comme le bétel – le roi Rama IX lance un programme de lutte contre la culture d’opium dans les années 1970. Aujourd’hui la majorité des plantations en Thaïlande ont été reconverties dans la culture de riz, de thé, de café et plus récemment d’ananas. Mais la région reste un passage de contrebande pour acheminer la production birmane avec la complicité probable de la police thaïlandaise. Nous passerons la nuit à Baan Jalae Muang Chiangrai, un village Lahu où nous retrouvons d’autres voyageurs occidentaux. L’atmosphère n’est pas très chaleureuse et on regrette de dîner dans notre coin à 17h45… Les guides ont disparu et on ne les reverra que plus tard dans la soirée au moment où ils nous proposeront de fumer! En attendant la soirée s’étire tranquillement tandis que nous nous retrouvons autour d’un feu de bois et que nous essayons de communiquer avec les gérants. Le lendemain nous empruntons des sentiers moins marqués. L’assistant du guide nous ouvre la voie avec sa machette. À la pause, il improvise un feu de bois et nous sert un thé chaud en quelques instants à l’aide de bambous servant à la fois de théière et de verres. La balade nous emmène ensuite à travers la jungle, hors sentier. On soupçonne nos guides de raccourcir la route car ils sont à la peine physiquement alors que nous prenons justement plaisir à nous retrouver perdus au milieu de nulle part. Nous improviserons un déjeuner dans une sorte de bergerie. Le berger ne semble pas étonné que nous ayons pris possession de sa cabane durant son absence. À la fin de la journée nous cueillons des citrons sauvages. Le guide tombe sur une grosse souche terreuse: il nous explique qu’il s’agit d’un bois rare dont il peut tirer un bon prix et propose de l’argent à son assistant pour qu’il traîne le lourd billot. Finalement il le planque dans un fossé car nous sommes encore trop loin et la pièce de bois est bien trop lourde. La fin du trek est magnifique: Nous sortons du couvert végétal et surplombons alors une immense plaine verte fluo. Nous descendons lentement le long d’une piste qui nous conduit aux rizières. Nous traversons les champs, en équilibre entre deux bassins en échangeant de grands sourires avec les locaux qui replantent les pieds de riz. Après 15 km et 900 m de dénivelé, nous sommes de retour à Baan Huai Khom Nai, au domicile de notre guide. Cette aventure n’a pas été aussi impressionnante qu’un autre trek que nous avions fait à Khao Sok, au sud de la Thaïlande ou celui à Sapa au Vietnam. Les paysages ne sont pas impressionnants. Il faut dire que nous avons effectué ce trek en pleine saison sèche. La végétation était alors bien grillée et les paysages particulièrement arides. Nous n’avons pas vu de faune et pas vraiment partagés le quotidien des locaux mais nous en savons un peu plus sur les ethnies du nord. . Le troisième jour est plus classique puisque nous partons en voiture en direction de la frontière birmane. La route est vallonnée, ca chahute sec dans le 4×4 et ce n’est pas une partie de plaisir: on n’était pas si mal à marcher dans la forêt. Nous faisons une première halte du côté de Mae Salong pour visiter une plantation de thé. Les champs sont très impressionnants, accrochés en terrasse sur les flans de collines. Il n’y a pas d’exploitants quand nous y sommes et la dégustation sera trop rapidement expédiée. L’anglais des animateurs est trop rudimentaire pour vraiment comprendre ce qui distingue les différentes variétés et c’est un peu frustrant. Nous reprenons la route vers les villages des producteurs de café. La route devient de plus en plus étroite et serpente le long d’une crête. À gauche la Birmanie, à droite la Thaïlande. On croise quelques check-points et même des bastions d’artilleries. L’ambiance est étrange tandis que le guide nous raconte des anecdotes où il s’est fait intercepter avec son groupe par l’armée Birmane ayant franchi la frontière accidentellement. Espérons qu’il ne s’agisse là que d’histoires folkloriques pour nous divertir. À partir de 1800 mètres d’altitude nous découvrons les premiers plants de café dans le sous-bois des forêts. Des femmes cueillent les graines vertes et rouges. Chargées dans de gros sacs de jute, les graines sont ensuite misent à sécher au soleil au milieu des villages. Nous nous arrêtons à celui de Pha Hi et Pha Mi qui sont exclusivement dédiés à l’activité du café: séchage, triage et évidemment beaucoup de coffee shop dont la plupart surplombant la vallée de leur terrasse panoramique. Nous avons du mal à faire comprendre à notre guide que nous préférons passer du temps à déambuler dans ces villages, à solliciter son aide pour questionner les locaux pour en savoir plus sur la transformation des graines de café plutôt que nous précipiter au marché frontalier de Mae Sai “où l’on peut trouver plein de choses cheap”. Nous passons le dernier jour du séjour dans la ville de Chiang Rai. Au programme le temple de Wat Rong Khun, plus connu sous le nom du temple blanc. Situé à 13 km au sud de la ville, on hèle un bus public qui nous y dépose. Il tire son nom de sa couleur immaculée qui contraste magnifiquement avec le ciel bleu. D’apparence bouddhique, il s’agit en fait du délire architectural d’un artiste local en l’honneur de sa ville et de feu le roi Rama IX. Si le temple principal a été ouvert au public en 1997, le site fait toujours l’objet d’agrandissement, et de nouveaux bâtiments sont en construction. C’est un déluge de kitsch et d’arabesques rococo, très réussi. On recommande notamment la visite des ateliers, un peu à l’écart, de l’autre côté de la route. À l’abri des foules, on y observe les différentes étapes de la construction des superbes arabesques qui ornent frontons et toits: Moulage, collage, sculpture et incrustation de morceaux de céramique. On file ensuite vers Baan Si Dum appelée aussi la Black House. Cet ensemble de petits baraquements est un peu le pendant du temple blanc. Là aussi il s’agit de l’héritage d’un autre artiste Thaï qui expose ses œuvres et les objets qu’il affectionne. Répartis dans divers petites maisons traditionnelles en bois mais aussi dans des structures plus contemporaines s’amoncellent peaux de bête, cornes et tabourets en bois. Même si la construction principale est très impressionnante, la collection en elle-même est un peu systématique et on s’en lasse vite d’autant qu’il est assez frustrant de ne pas pouvoir pénétrer à l’intérieur de la plupart des maisons.
- Fév 01, 20Expatriés à Bangkok depuis maintenant plus d’un an, nous en profitons pour visiter la Thaïlande et le moins que l’on puisse dire c’est que le pays regorge de pépites à explorer. Ce week-end c’est direction Kanchanaburi, une province à quelques heures au nord ouest de Bangkok rendue célèbre par son pont sur la rivière Kwai. Préférer la saison des pluies pour vous y rendre, il y aura certes plus de touristes mais les paysages seront aussi plus verdoyants et les chutes d’eau plus impressionnantes. Nous avons préférés notre visite en octobre à celle de janvier. Comment arriver à Kanchanaburi Nous commençons par prendre un bus depuis le Southern bus terminal de Bangkok. Celui-ci se trouve à environ 20 minutes du centre ville lorsque le traffic est fluide. Il est également possible de prendre le BTS jusque Bang Wa puis de prendre un taxi pour s’éviter les éventuels embouteillages sur le pont Saphan Taksin. Les bus partent environ toutes les 30 minutes et ce dès 7 heure du matin. Ceci dit, les horaires sont quelques peu aléatoires mais dans tous les cas sachez qu’un bus n’est jamais très loin de partir donc vous n’attendrez jamais plus de 20 minutes. La Thaïlande a ce pouvoir formidable de ne nécessiter aucune organisation. Après 3 heures de bus lorsque vous arrivez à Kanchanaburi, le bus vous dépose à la gare routière située à 30 minutes à pied du centre ville. Attrapez alors un Songtaew ou un taxi car la marche le long de la route est pénible. Première étape: louer une moto afin de partir à la découverte des environs. Après quelques mètres dans le centre ville, nous trouvons un loueur et une moto pour 200 bahts/jour. Nous filons pour le reste de la journée à la découverte des environs. Au programme plusieurs temples. Wat Ban Tham & Wat Tham Suea Nous visitons deux temples magnifiques à une quinzaine de kilomètres du centre ville de Kanchanaburi. Le premier Wat Ban Tham à la particularité d’être en forme de dragon. On gravit ainsi une rangée de marches avant de pénétrer dans la gueule du dragon et de remonter son « corps » jusqu’au sommet où ce trouve le temple. Nous sommes ravis de constater que nous sommes quasiment les seuls farangs (terme utilisé par les thaïs pour désigner les occidentaux). Le deuxième temple que nous visitons est le Wat Tham Suea, un complexe assez grand regroupant un ensemble de temples. Le tout est perché en haut d’une montagne et, comme pour la plupart des temples en campagne, il faut d’abord commencer par monter les marches pour l’atteindre. Et oui, aller prier ça se mérite ! Avec sa pagode chinoise et sa vue impressionnante sur les alentours, le temple est magnifique. Un bouddha gigantesque recouvert de tesselles dorées vient parfaire l’ensemble. Notre dernier arrêt avant de retourner en ville est le Giant Raintree, un arbre géant comme son nom l’indique. Autant nous avons été agréablement surpris par les temples, autant nous trouvons à cet arbre assez peu d’intérêt. En prime, une marée de touristes y est amassé ce qui nous coupe toute envie de faire des photos et de nous émerveiller. On préfère scruter les alentours sur la route du retour pour voir si l’on ne peut pas trouver notre propre « giant tree ». Le pont de la rivière Kwai Pour beaucoup de touristes Kanchanaburi se résume au pont de la rivière Kwai rendu célèbre par le film éponyme. C’est surtout le vestige d’un épisode bien sombre de la Thaïlande, à l’époque où les japonais occupaient la Thaïlande en 1942 et 1943. Afin de faciliter l’acheminement du matériel et des troupes basées en Birmanie, les japonais ont décidé de construire une ligne de chemin de fer de la Birmanie à la Thaïlande. Elle est baptisée « la voie de la mort » en référence aux milliers de prisonniers de guerre asiatiques mais aussi australiens, anglais et néerlandais qui sont morts en construisant cette ligne de chemin de fer entièrement à la main. Pour ce qui est du pont aujourd’hui, le train y passe 3 fois par jour. Normalement un peu après 6h, 10h30 et 16h30. Mais ne vous formalisez pas trop sur ces horaires. Nous nous sommes pressés pour voir celui de 16h30 qui est finalement passé à 17h15… L’ensemble du pont est recouvert de touristes, c’est très désagréable et au passage du train ça se bouscule pour prendre une photos. On est bien loin de l’ambiance paisible que nous avons ressenti un peu plus tôt dans la journée. On quitte non sans regret cet endroit pour y revenir le lendemain matin à 6h et cette fois-ci dans le train ! En période de saison sèche cependant, les touristes se font plus rare et l’on peut davantage apprécier le pont. The Death Railway, le chemin de fer de la mort Avec un nom pareil c’est sur que ça ne fait pas trop envie. Mais pour ceux qui souhaiteraient savoir ce qu’il reste de cette voie ferrée, une partie est encore en fonctionnement : de Kanchanaburi à Nam Tok, plus au nord. Avec trois départs par jour depuis Kanchanaburi (6h, 10h30 et 16h30), nous optons pour le plus tôt possible afin d’avoir la belle lumière et surtout pas trop de touristes. On ne sera pas déçu, nous sommes les seuls étrangers à bord ! On commence par traverser le pont de la rivière Kwai puis on s’enfonce dans la campagne. Les paysages sont magnifiques surtout avec la lumière du matin. L’endroit le plus impressionnant reste la portion de rail construite à flanc de falaise sur un échafaudage en bois .Deux heures et 60 km plus tard nous arrivons à la gare de Nam Tok, complètement perdue au milieu de nulle part. Nous décidons d’explorer les environs à pied et … en bus. Sai Yok National Park Après une première cascade assez touristique, nous prenons le bus (des bus publics passent environ toutes les 30min sur la route 323 qui longe la rivière kwai). Premier arrêt: le Hellfire pass, un parc qui explique l’histoire du chemin de fer et où on peut voir les vestiges des rails. La plupart des gens s’arrêtent au mémorial mais il est possible de continuer sur un chemin pendant encore quelques kilomètres. La balade est plutôt sympa, verdoyante et à l’ombre. On prend conscience de l’ampleur du travail de forçat des prisonniers de guerre. Un nouveau musée a ouvert récemment et offre des témoignages poignant de survivants de cette triste période. Si les informations viennent largement recouper celles que nous avions pu lire au Death Railway Museum, les témoignages vidéos et les images d’archives apportent une dimension plus humaine et sensible. Les bus étant capricieux, nous devons attendre plus de 45min en plein soleil pour poursuivre notre chemin vers le nord. Prochain arrêt : les Hin Dat Hot Springs. L’immersion est totale. Nous sommes les seuls farangs et sommes observés de manière curieuse et amusée par les thaïs. Le prix est d’ailleurs le triple pour un étranger… Les thaïs, comme à leur habitude, se baignent tout habillés. Par mimétisme et afin de ne pas les choquer, nous gardons également nos t-shirts. Comme à chaque fois que l’on s’éloigne un peu trop des sentiers battus, des thaïs nous demandent s’ils peuvent prendre des photos avec nous. On se demande vraiment ce qu’ils vont en faire. Mais après tout, nous aussi on prend bien des photos d’eux donc on se prête gentiment au jeu. Notre troisième et ultime arrêt se révélera finalement être un échec. Nous pensions voir la cascade de Sai Yok Yai mais celle-ci se trouve très loin de la route principale où le bus nous dépose. Nous décidons quand même de marcher dans la direction avant de rencontrer le poste de rangers qui indique l’entrée du parc national de Sai Yok. A la vue du prix d’entrée de 400 bahts par personne, on renonce, d’autant que nous sommes encore loin de notre hôtel et qu’il commence à se faire tard. Heureusement pour nous, sur le chemin du retour vers la route principale une mamie nous prend en pitié et nous invite à monter sur son scooter afin de nous déposer à l’angle de la grande route. Après plusieurs minutes d’attente à l’arrêt de bus, on prend conscience qu’il est 18h passé et que les bus ne doivent plus circuler à cette heure. On décide donc de tenter pour la première fois en Thaïlande le stop. Cela ne devrait pas être trop difficile vu la générosité dont font preuve les thaïlandais au quotidien. Toutefois, on essuiera quelques échecs avant d’être pris pas un jeune couple qui nous dépose un peu plus loin avant que nous reprenions une autre voiture qui nous emmène cette fois-ci jusqu’à notre hôtel. Après une petite angoisse à la vue du pistolet que notre conducteur tient entre ses cuisses et des raccourcis sur les chemins de terre qu’il prend, nous arrivons dans notre chambre d’hôtel flottante sur la rivière kwai. Malgré le cadre et l’exotisme de la chambre, nous ne vous recommandons pas spécialement cet hôtel. Le fait qu’il soit si isolé le rend assez inaccessible si vous n’êtes pas motorisé et, de ce fait, on paie très cher sa nourriture sur place (franchement dégueux en plus) et le taxi le lendemain matin pour partir … Les chutes d’Erawan Après avoir pris un taxi tôt dans la matinée, nous enchainons avec un bus qui nous dépose aux chutes d’Erawan. Notre coup de coeur incontesté du séjour ! C’est ici que nous retrouverons l’ensemble des touristes qui se massaient deux jours plus tôt sur le pont de Kanchanaburi. Cela dit, le parc est suffisamment étendu pour que l’on ne se marche pas dessus. Le parc se compose d’un sentier unique qui remonte une rivière et permet ainsi d’avoir accès à 7 cascades. On s’y baigne volontier. Nos favorites sont les cascades 4 et 6 Il est désormais temps de rentrer à Bangkok. Pour quitter le parc national d’Erawan, un mini bus quitte le parking principal toute les heures sauf entre 12h et 14h. Il n’est pas possible de réserver sa place à l’avance, premier arrivé premier servis donc prévoyez d’être là un peu avant surtout si vous êtes pressés et que vous ne voulez pas attendre une heure de plus. Le mini bus vous déposera à la gare routière de Kanchanaburi, très pratique pour enchaîner avec le bus pour Bangkok.